Multiplicative field invariants (Q1090715): Difference between revisions

Soit k un corps, G un groupe fini, M un réseau muni d'une action fidèle de G. Soit k(M) le corps des fractions de l'algèbre de groupe de M, et soit \(k(M,G)=k(M)^ G\) le corps des invariants. Par ailleurs, soit V un k-vectoriel de dimension finie sur lequel G agit fidèlement, soit k(V) le corps des fractions de l'algèbre symétrique de V et \(k(V,G)=k(V)^ G\). Les corps k(M,G) et k(V,G) sont-ils k-rationnels, i.e. transcendants purs sur k, ou du moins proche de l'être ? Lorsque M admet une base respectée par G, le problème pour k(M,G) équivaut essentiellement à celui pour k(V,G) (et dans ce dernier cas ne dépend essentiellement pas du choix de V). Pour k(V,G) ce problème (dit d'Emmy Noether) a été envisagé par de nombreux auteurs [cf. \textit{R. G. Swan} in: Emmy Noether in Bryn Mawr, Proc. Symp., Bryn Mawr USA 1982, 21- 40 (1983; Zbl 0538.12012)]; lorsque k est algébriquement clos, l'A. [Invent. Math. 77, 71-84 (1984; Zbl 0546.14014)] a donné le premier des contre-exemples, qui ont été systématisés par \textit{F. A. Bogomolov} [''The Brauer group of quotient spaces by linear group actions'', Izv. Akad. Nauk SSSR, Ser. Mat. 51, No.3, 485-516 (1987)]. Dans le présent article, l'A. en utilisant la théorie des tores algébriques donne d'abord quelques résultats sur le comportement de k(M,G) par changement de réseau M (N.B.: si G agissait fidèlement sur k, le corps k(M,G) serait le corps des fonctions rationnelles d'un tore algébrique défini sur \(k^ G)\). Il définit ensuite le groupe de Brauer non-ramifié \(Br_{nr}K\) d'un corps de fonctions K sur le corps de base k (qui est essentiellement le groupe de Brauer-Grothendieck d'un modèle projectif et lisse de K). Il montre que \(Br_{nr}k(M,G)\) est naturellement un sous-groupe de \(H^ 2(G,k^*)\oplus H^ 2(G,M)\), et que ce sous-groupe coincide avec la somme de ses traces sur les deux facteurs, la trace sur le premier ne dépendant pas de la représentation fidèle M. Il donne ensuite des exemples naturels de couples (G,M) tel que la trace sur le second facteur soit non nulle. A partir d'un tel exemple, une construction simple permet de fabriquer un groupe G' extension de G tel que \(Br_{nr}k(V,G')\neq Br k\), et donc des contre-exemples au problème de Noether d'un type nouveau. Enfin l'A. utilise ses méthodes pour donner des contre-exemples à la propriété d'approximation de Grunwald-Wang pour des groupes de Galois résolubles d'ordre impair lorsque le corps de nombres de base contient des racines de l'unité. Les techniques employées ont depuis permis à l'A. de donner une très belle formule calculant le groupe \(Br_{nr}k(M,G)\) en toute généralité (prépublication, Austin).