Spectre du Laplacien, graphes et topologie de Fell. (Spectrum of the Laplacian, graphs and Fell topology) (Q1112408)

Depuis que \textit{B. Randol} [Bull. Am. Math. Soc. 80, 996-1000 (1974; Zbl 0317.30017)] a montré, par une utilisation astucieuse de la formule des traces de Selberg, l'existence de surfaces de Riemann dont la première valeur propre non nulle du Laplacien est arbitrairement petite, de multiples travaux ont été consacrés surtout à l'aspect géométrique de la question, montrant que la première valeur propre du Laplacien \(\lambda_ 1(S)\) est contrôlée par la longueur de petites géodésiques de S, pourvu que le genre de S soit fixé. Récemment, \textit{R. Brooks} [J. Differ. Geom. 23, 97-107 (1986; Zbl 0585.58043)] a examiné le comportement de la première valeur propre du Laplacien de revêtements \(S_ n\) d'une surface donnée S par le biais de la constante de Cheeger de \(S_ n\) qu'il relie à la constante de bipartition d'un graphe associé au revêtement \(S_ n\to S\). Cette approche lui permet d'obtenir une condition nécessaire et suffisante pour que \(\lambda_ 1(S_ n)\) tende vers 0 si \(n\to \infty.\) Néanmoins, ce résultat ne donne pas un comportement précis de \(\lambda_ 1(S_ n)\) en fonction des invariants combinatoires considérés et surtout n'explique pas le fait que les exemples de B. Randol sont des revêtements de S associés aux noyaux de caractères \(\chi_ n\) du groupe fondamental de S, caractères qui ont la propriété de converger vers 1 pour \(n\to \infty\). Ce travail a pour but de donner un cadre commun à ces travaux en montrant des estimations optimales de \(\lambda_ 1(S_ n)\) en fonction d'invariants qui relèvent à la fois de la combinatoire du revêtement \(S_ n\to S\) et de propriétés des représentations du groupe de Galois de \(S_ n/S\).