\(k\)-differentials on curves and rigid cycles in moduli space (Q2062177)

Considérons l'espace des modules \(\mathcal{M}_{g,n}\) des courbes algébriques de genre \(g\) avec \(n\) points marqués et sa compactification de Deligne-Mumford \(\overline{\mathcal{M}_{g,n}}\). Le cône effectif des diviseurs de cette compactification est un invariant birationnel important. Parmi les très nombreux travaux sur celui-ci, on pourra nommer le classique [\textit{J. Harris} and \textit{D. Mumford}, Invent. Math. 67, 23--86 (1982; Zbl 0506.14016)] ou le récent [\textit{S. Mullane}, Adv. Math. 320, 500--519 (2017; Zbl 1386.14108)] dont l'introduction donne un bon panorama sur l'état de nos connaissances sur ce problème. Motivé par ces travaux, le cône effectif des cycles de codimension supérieur a reçu un intérêt récent. On pourra en particulier consulter [\textit{S. Mullane}, Math. Z. 295, No. 1--2, 265--288 (2020; Zbl 1445.14045)] qui contient résume l'état de nos connaissances. Dans les deux articles précédemment cités de l'auteur, les strates de différentielles jouent un rôle crucial. Dans cet article, l'auteur utilise les strates de \(k\)-différentielles avec \(k\geq2\) pour obtenir des résultats similaires. Rappelons que pour tout \(k\geq1\) et \(n\)-uplet \(\mu=(m_{1},\dots,m_{n})\) dont la somme des éléments est \(k(2g-2)\) les strates sont les sous-ensembles de \(\mathcal{M}_{g,n}\) donnés par \[\mathcal{P}^{k}(\mu) = \left\{ (C;p_{1},\dots,p_{n}) : \omega_{C}^{\otimes k} = \mathcal{O}_{C}(\sum_{i=1}^{n}m_{i}p_{i}) \right\}.\] De plus, pour \(k\geq 2\), l'auteur retire des strates les lieux des \(k\)-différentielles qui sont puissances \(k\)ième de \(1\)-différentielles. Soit \(D_{\mu}^{n,k}\) le diviseur de \(\overline{\mathcal{M}_{g,n}}\) définit par la fermeture du lieu suivant \[ \left\{ (C;p_{1},\dots,p_{n}) : \exists p_{n+1},\dots,p_{n+g-1} \text{ tel que } (C;p_{n+1},\dots,p_{n+g-1}) \in \mathcal{P}^{k}(\mu)\right\}.\] Le premier résultat important de cet article est qu'étant donnés \(n=g+1\) et \(\mu =(d_{1},d_{2},d_{3},k,\dots,k)\) avec \(d_{1}+d_{2}+d_{3}=k\) et \(g,k\geq2\), alors si \(D_{\mu}^{n,k}\) est irréductible, il est extrémal et rigide. Comme les composantes irréductibles de ces lieux sont connus pour \(k=2\) ce résultat donne une nouvelle famille infinie de diviseurs extrémaux et rigides. De plus, l'auteur calcule la classe de diviseurs \(D_{\mu}^{n,k}\) dans certains cas particulièrement symétriques. Enfin certains lieux définis de manière similaire aux \(D_{\mu}^{n,k}\) mais de codimension supérieure dans l'espace des modules sont extrémaux et rigides dans le cône correspondant. Les preuves de ces résultats utilisent des techniques similaires à celles utilisées dans les travaux antérieurs de l'auteur. Elles sont très clairement exposées et l'article profite de nombreux rappels très utiles à la lecture.