Leopoldt's conjecture for imaginary Galois number fields (Q753859)

L'auteur met en œuvre une condition suffisante de la conjecture de Leopoldt, directement lisible sur la table des caractères du groupe de Galois, pour recenser des extensions galoisiennes de petit degré satisfaisant la conjecture de Leopoldt en chaque nombre premier \(p\). Plus précisément, soient \(k\subset\mathbb C\) un corps absolument galoisien de groupe de Galois \(G\), et \(\tau\) l'image dans \(G\) de la conjugaison complexe; \(E_ k\) le groupe des unités globales, et \(\overline E_ k\) l'adhérence de son image canonique dans le groupe \(U_ k\) des unités du semi-localisé \(\mathbb Q_ p\otimes_{\mathbb Q}k\). Par le théorème de Herbrand, chaque caractère \(p\)-adique irréductible est représenté dans le \(\mathbb Q_ p[G]\)-module \(\mathbb Q_ p\otimes_{\mathbb Z}E_ k\) avec la multiplicité \(r_{\chi}=(\chi (1)+\chi (\tau))/2<\chi,\chi >\), et au moins une fois dans le \(\mathbb Q_ p[G]\)-module \(\mathbb Q_ p\otimes_{\mathbb Z_ p}\bar E_ k\), sous la condition \(r_{\chi}\geq 1\), en vertu du théorème de Baker-Brumer. L'inégalité \(r_{\chi}\leq 1\) pour chaque caractère irréductible \(\chi\) est donc un critère suffisant de validité de la conjecture de Leopoldt, et c'est celui-ci que l'auteur utilise pour étendre et préciser les résultats antérieurs de \textit{K. Miyake} [J. Math. Soc. Japan 34, 515--539 (1982; Zbl 0476.12004)] en exhibant quelques nouveaux exemples de corps imaginaires la vérifiant. Il montre en particulier que sur les 164 groupes d'ordre au plus 48 qui sont non abéliens, 31 satisfont le critère précédent en présence d'un conjugaison complexe non triviale, et 44 autres dès lors que celle-ci n'est pas centrale dans \(G\). Dans tous les cas étudiés, réels ou imaginaires, l'auteur donne enfin une majoration du défaut de la conjectures en écrivant \(\lambda =\sum \delta_{\chi}\chi\) le caractère du \(\mathbb Q_ p[G]\)-module construit sur les unités infinitésimales (suivant la terminologie introduite par le rapporteur [Ann. Inst. Fourier 34, 1--27 (1984; Zbl 0522.12014)]), et en notant que l'on a \(\delta_{\chi}<r_{\chi}\) pour \(r_{\chi}>0\), comme expliqué plus haut. Les bornes obtenues sont d'ailleurs susceptibles d'améliorations puisqu'une inégalité plus précise \[ \delta_{\chi}\leq r_{\chi}/(1+d_{\chi}/r_{\chi}),\quad\text{ avec } d_{\chi}=\chi (t)/<\chi,\chi > \] a été obtenue récemment par \textit{M. Laurent} [J. Reine Angew. Math. 399, 81--108 (1989; Zbl 0666.12001)] en raffinant un résultat précédent de \textit{M. Waldschmidt} [Topics in Classical Number Theory, Colloq. Budapest 1981, Vol. II, Colloq. Math. Soc. János Bolyai 34, 1617--1650 (1984; Zbl 0541.12003)].